La malédiction de Constantin

de Mine G.Kirikkanat

traduit du turc par Valérie Gay-Ascot, Métailé, 2006

Si vous tombez sur ce bouquin, n'hésitez pas ! Je l'ai lu d'une traite la nuit dernière : excellent roman. Le genre ? Je dirais "politique-fiction", mais ou la fiction, comme la politique, ont un petit arrière-goût d'actualité très désagréable : l'Irak n'est pas loin et les américains non plus !

Quelques éléments du récit : alors qu'à Paris, un militant kurde vient d'être assassiné, Istambul, la Thrace et tout le potentiel industriel du pays sont détruits par un gigantesque tremblement de terre, le Big One annoncé mais pour lequel rien n'a été préparé (celui de 1999 n'étant par comparaison qu'une modeste secousse...). Le monde entier se porte alors au secours de la Turquie, avec au premier rang, l'Europe et Les Etats Unis. Mais est-ce bien du secours qu'ils apportent ou le démantèlement d'un pays exangue ? On pense souvent au fil des pages à ce qui s'est passé en Haïti : contrôle des aéroports, contrôle du pays...

Commencé comme un policier classique, l'histoire tourne vite au roman d'espionnage dans un contexte d'apocalypse, mais l'auteure ne fait pas l'impasse sur les dimensions humaines de la catastrophe : les protagonistes principaux du roman (deux femmes journalistes turques), trois hommes (trois espions)se débattent dans les ruines entre recherche de survivants, aide humanitaire et missions spéciales...

Alors, moi je recherche le seul autre roman de Mine G.Kirikkanat traduit : Le sang des rêves. Journaliste reconnue en Turquie comme en Europe où elle a souvent été correspondante, elle a déjà écrit huit romans et a déjà reçue trois fois le prix turc du "journaliste le plus courageux"...